lundi 28 octobre 2013

1789, 1830, 1848 : Des intérêts individuels ont fait le reste.


Portrait de Louis-Philippe d'Orléans, duc de Chartres (futur roi Louis-Philippe) à Reichenau, de Louis Charles Auguste Couder (1789-1873) d'après Franz Xaver Winterhalter (1806-1873). Huile sur toile conservée au musée Condé à Chantilly (n° d'inventaire PE491 ; H. 105 cm, L. 70 cm).

"Madame de Staël a raison, les grands mouvements populaires se font par un besoin de changement que dans leurs malaises éprouvent les nations.
Ces premiers mouvements, les intérêts individuels s'en emparent et conduisent toujours les nations au delà du but qu'elles voulaient atteindre.
Ainsi, les Parisiens en prenant la Bastille, en 1789, ne voulaient, certes, ni l'emprisonnement, ni le procès, ni la mort du roi Louis XVI.
Ainsi, les Parisiens en criant, vive la Charte ! en 1830, ne voulaient ni la chute de Charles X, ni l'appel au trône du duc d'Orléans.
Ainsi, les Parisiens en criant vive la Réforme ! en 1848, ne voulaient ni la chute du roi Louis-Philippe ni la République.
Ce qu'ils voulaient en 1789, c'était une constitution.
Ce qu'ils voulaient en 1830, c'était le retrait des ordonnances.
Ce qu'ils voulaient en 1848, c'était un changement de ministère, c'était la réforme électorale.
Des intérêts individuels ont fait le reste.
Après cela, notre avis, à nous, est que, comme la Providence ne peut opérer que par des moyens humains, ces intérêts individuels sont les moyens dont se sert la Providence."

Source : Alexandre Dumas, Histoire de la vie politique et privée de Louis-Philippe, éd. Olivier Orban, Paris, 1981, p.30.