dimanche 9 mars 2014

Napoléon III vu par Louis Pasteur et Emile Zola.

Portrait de Napoléon III (titre attribué), par Gustave Le Gray (1820-1884). Positif monochrome sur support papier de 1857
(n° d'inventaire : RESERVE EO-13 (1)-PET FOL. H. : 19,8 cm ; L. : 15,2 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France - BNF).

"Le 5 septembre 1870, au lendemain de la proclamation du Gouvernement provisoire, quelques heures à peine après cette journée que les plaques de nos rues, de nos avenues et de nos placent célèbrent à jamais, Louis Pasteur, le grand Louis Pasteur, celui dont nos manuels n'évoquent la gloire que dans le chapitre qui suit immédiatement celui du second Empire, a le courage et la lucidité d'écrire ces quelques lignes au maréchal Vaillant :
"Je me souviendrai éternellement des bontés de l'Empereur et de l'Impératrice et je resterai jusqu'à mon dernier jour fidèle à leur mémoire... Malgré les vaines et stupides clameurs de la rue et toutes les lâches défaillances de ces derniers temps, l'Empereur peut attendre avec confiance le jugement de la postérité : son règne restera l'un des plus glorieux de notre Histoire."

Louis Pasteur (1822-1895), scientifique français, pionnier de la microbiologie, inventeur du vaccin contre la rage, lithographie
(n° d'inventaire : Po.1302. H. : 19 cm ; L. : 23 cm.
Paris, Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN), bibliothèque centrale. Achat Prouté : novembre 1954).

Et après lui, laissons parler Émile Zola, celui de J'accuse :
"A vingt ans, en plein Empire, je tenais le neveu du grand Napoléon pour le bandit, le "voleur de nuit" qui, selon l'expression célèbre, avait allumé sa lanterne au soleil d'Austerlitz. Dame, j'avais grandi au roulement des foudres de Victor Hugo : Napoléon le Petit était pour moi un livre d'histoire d'une vérité absolue... Je le voyais l'oeil terne, furtif, les traits pâlis, à travers cette rhétorique hennissante, écumante, géniale.
Mais j'en suis revenu depuis.

Emile Zola, écrivain, par l'atelier de Nadar (1871-1939). Négatif monochrome sur support verre
réalisé vers le 18 février 1885 (n° d'inventaire : NA23701376G. Charenton-le-Pont, Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine).

Car, au fait, le Napoléon III des Châtiments, c'est un croquemitaine sorti tout botté et tout éperonné de l'imagination de Victor Hugo. Rien n'est moins ressemblant que ce portrait : sorte de statue de bronze et de boue élevée par le poète pour servir de cible à ses traits acérés, disons le mot, à ses crachats. Non l'Empereur : un brave homme, hanté de rêves généreux, incapable d'une action méchante, très sincère dans l'inébranlable conviction qui le porte à travers les événements de sa vie qui est celle d'un homme prédestiné, à la mission absolument déterminée, inéluctable, l"héritier du nom de Napoléon et de ses destinées. Toute sa force vient de là, de ce sentiment des devoirs qui lui incombent..."

Source : Philippe Séguin, Louis Napoléon le Grand, éd. Grasset, Paris, 1990, p. 429-430.

dimanche 2 mars 2014

Extrait du testament de Napoléon III, rédigé le 24 avril 1865.


Sa Majesté l'empereur distribuant des secours aux inondés de Lyon, huile sur toile du peintre Hippolyte Lazerges (1817-1887) en 1857
(n° d'inventaire : C.84-D.18 et INV.20559. H. : 301 cm ; L. : 205 cm. Château de Compiègne).

Napoléon III confie à son fils : "Le pouvoir est un lourd fardeau parce que l'on ne peut pas toujours faire le bien qu'on voudrait et que vos contemporains vous rendent rarement justice ; aussi faut-il pour accomplir sa mission, avoir en soi la foi et la conscience de son devoir."

Source : Philippe Séguin, Louis Napoléon le Grand, éd. Grasset, Paris, 1990, p. 339.