mercredi 20 juin 2012

Versailles après la Révolution française.

Réalisation : ALOEST Productions, François-Hugues de Vaumas et Xavier de Lauzanne, E.P.V. 2012, tous droits réservés.

mercredi 6 juin 2012

Le musée de Cholet et les guerres de Vendée.

Présenté par grégoire de Chatillon, images d'Arnaud Barrier, montage de Grégoire de Chatillon.

Direction Cholet pour découvrir le musée d'Art et d'Histoire, consacrée en partie à l'histoire des guerres de Vendée. (DROITS RESERVES . Pour toute exploitation sur TV, web, mobile, aller sur http://wizdeo.com/s/banqueimages )

Louis-Marie de Salgues, marquis de Lescure, grièvement blessé.

"On me cacha ce qui regardait M. de Lescure. Le bruit de sa mort était répandu. Je ne m'en doutais nullement. Au contraire, chacun m'assurait que sa santé était bonne, mais que la déroute l'avait conduit vers Beaupréau et non à Cholet, ce qui m'empêchait d'en recevoir des nouvelles.

Louis-Marie de Lescure (1766-1793), par Robert Lefèvre (1755-1830), 1818, musée d'art et d'histoire de Cholet.

Voilà l'histoire de ce combat, qui se donna le 15 octobre. M. de Lescure, suivant son ordinaire, était à l'avant-garde et le premier de tous. Les généraux, comme nous l'avons vu, étaient toujours obligés de payer de leur personne, en enfants perdus. M. de Lescure savait que l'avant-garde des ennemis était tout près de lui. Il arrête les paysans et leur dit qu'il allait les reconnaître. Il monte, suivi du petit Beauvollier, un tertre élevé, se trouve dans les champs, et y voit, à quinze pas seulement, un bataillon républicain. Il crie aussitôt aux paysans : "Avancez !" en leur faisant signe du sabre, et reçoit en même temps toute la décharge des bleus, dont une balle lui traversa la tête, étant entrée entre la tempe gauche et la fin du sourcil, et sortie derrière l'oreille. Il tomba raide de cheval.
Le petit de Beauvollier, qui lui était tout dévoué, perdit la tête et, au lieu de songer à le secourir, jeta son sabre en poussant les hauts cris et parcourut toute l'armée en disant qu'il était mort, ce qui jeta l'alarme. Cependant l'avant-garde, qui était au bas du tertre, entendant crier : "Avancez !", s'était élancé dans le champ avec tant de fureur, qu'elle passa sur son général sans le voir et fit d'abord reculer l'avant-garde ennemie.
Bientôt, les Mayençais reprirent le dessus, nous battirent et nous forcèrent de nous réfugier à Cholet. Cette bataille se donna dans les avenues du château de la Tremblaye, entre Tiffauges et Cholet. Quant à M. de Lescure, Bontemps, son domestique, arriva deux minutes après qu'il fut blessé. Il le trouva baigné dans son sang et presque sans connaissance. Voyant cependant qu'il respirait encore, il le fit attacher en croupe derrière lui et, soutenu par deux soldats, il trouva le moyen de le sauver par miracle au milieu de la déroute, ne pouvant aller qu'au pas. Il le mena à Beaupréau, dont le hasard lui avait fait prendre le chemin, après avoir couru les plus grand dangers.
Toute l'armée s'était réfugiée à Cholet. Comme on n'y avait pas vu arriver M. de Lescure, on ne douta plus de sa mort, que le petit de Beauvollier avait annoncé."

Le Général Lescure blessé passe la Loire à Saint-Florent, par Jules Girardet, 1882, Musée Birkenhead, Grande-Bretagne.

Source : Mémoire de la marquise de La Rochejaquelein, éd. Centre de vendéen de recherches historiques, coll. mémoire de Vendée, 2010, pp.262-263.

Henri de la Rochejaquelein, généralissime à 21 ans.

 Portrait d'Henri du Vergier, comte de la Rochejaquelein, par le baron Pierre-Narcisse Guérin (1774–1833), 1817, musée d'Art et d'Histoire, Cholet.

"L'armée n'avait plus de général. M. de Lescure envoya chercher plusieurs des principaux officiers et leur dit qu'il fallait en élire un. Ils répondirent que c'était lui qui était généralissime de droit, et qu'ils espéraient qu'il pourrait se rétablir et les commander. Alors il leur dit : "Je crois que je suis blessé à mort, mais quand même j'en reviendrais, je serais longtemps hors d'état de servir. La position de l'armée exige sur-le-champ un chef. Il en faut un qui soit aimé et connu de tous les paysans des différentes armées, et qui réunisse a confiance. C'est le seul moyen de nous sauver. M. de la Rochejaquelein, outre ses droits après moi, est le seul ici qui soit connu de toutes les armées. Mon beau-père, n'étant pas du pays, réunirait moins la confiance. Il faut réanimer sur-le-champ les soldats. Je donne ma voix à M. La Rochejaquelein et vous de prie de le nommer, si vous êtes tous du même avis. Quant à moi, si je réchappe de ma blessure, vous pouvez être sûrs que je n'aurai jamais aucune dispute avec Henri. C'est mon ami, et je vous déclare que je ne veux être que son aide de camp. Ces messieurs allèrent tenir Conseil de guerre et nommèrent Henri généralissime."

Source : Mémoires de la marquise de La Rochejaquelein, éd. Centre vendéen de recherches historiques, coll. mémoire de Vendée, 2010, p.275.