"Trente-neuf ans après avoir accédé au trône, le roi d'Espagne, Juan Carlos, 76 ans, a annoncé, lundi 2 juin, sa décision d'abdiquer
de la couronne. L'information avait été dévoilée dans un premier temps
le lundi 2 juin au matin par le chef du gouvernement espagnol, Mariano
Rajoy, lors d'une conférence de presse convoquée en urgence au palais de
la Moncloa, à Madrid, l'équivalent de l'hôtel de Matignon (le lieu de
travail du chef du gouvernement français).
Le roi s'est ensuite adressé à 13 heures, à la télévision et à la radio espagnole, pour expliquer les raisons d'une décision motivée par le besoin de « renouveau » du pays.
Pendant sa déclaration, il a évoqué plusieurs fois une « génération nouvelle, plus jeune, avec de nouvelles énergies, qui est décidée à prendre en main avec détermination les transformations et les réformes que la conjoncture actuelle appelle, pour affronter [...] les défis de demain ».
UNE LOI AVANT LE COURONNEMENT DE FELIPE
Cette nouvelle génération est incarnée par son fils, le prince Felipe
des Asturies, 46 ans, son successeur désigné au trône. Juan Carlos a
évoqué un fils « qui incarne la stabilité, un des éléments-clés de l'identité de l'institution monarchique ». A propos de Felipe, le roi a ajouté qu'il avait « la maturité, la prépation et le sens des responsabilités nécessaires pour assumer en toute confiance le rôle de chef de l'Etat ».
Plus tôt, Mariano Rajoy avait, quant à lui, rendu hommage à un prince qui s'était « préparé pendant vingt ans », assurant qu'il savait qu'il serait « à la hauteur des attentes ».
Le processus d'abdication et l'accession au trône du futur souverain
l'approbation d'une « loi organique » sera cependant nécessaire, a
indiqué le chef du gouvernement, qui a annoncé la convocation d'un « conseil des ministres extraordinaire », qui aura lieu mardi.
UNE FIGURE DE LA TRANSITION DÉMOCRATIQUE
« C'est une figure historique, étroitement liée à l'histoire espagnole, qui abdique aujourd'hui », a par ailleurs commenté Mariano Rajoy, saluant, dans une très courte allocution, « le plus grand promoteur de notre démocratie ». François Hollande, qui s'est entretenu lundi matin avec Juan Carlos, a, lui aussi, rendu hommage à l'« artisan de la transition après la dictature franquiste » qui, « durant près de trente-neuf années de règne, a incarné l'Espagne démocratique ».
Désigné comme dauphin par Francisco Franco, Juan Carlos était monté
sur le trône à la mort du dictateur, en novembre 1975, bâtissant sa
popularité sur sa capacité à mener
la transition démocratique. Le roi s'était imposé comme le héros de ce
moment de l'histoire le 23 février 1981. Dans un message télévisé resté
gravé dans les mémoires, il avait ce jour-là ordonné aux officiers
putschistes de la garde civile qui occupaient le Parlement de rentrer dans leurs casernes, déjouant ainsi la tentative de coup d’État menée par le lieutenant-colonel Antonio Tejero.
La fin de son règne aura cependant été marquée par une chute de
popularité en raison de la multiplication d'affaires touchant la famille royale."
Source : Le Monde.fr avec AFP et Reuters |
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