mercredi 19 décembre 2012

Une image de la prise de la Bastille.

Prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, huile sur toile au Musée Carnavalet avant 1907, n° d'inventaire : P.804 (0,570 m x 0,725 m).

" On pourrait multiplier les exemples, les références : on rappellera simplement le rôle décisif de l'école - celle de la IIIe et de la IVe Républiques. Présentée sous forme de tableaux destinés à constituer ce que Kundera a nommé une imagologie, l'histoire de France faisait une bonne place à la prise de la terrible prison. Au mur et dans le livre, l'image classique du peuple armé de piques auquel se sont joints les gardes-françaises qui tirent, à force d'homme, un canon. Au second plan, des bâtiments - habitations, remises - sont en flammes, et l'on abat à coups de haches les chaînes d'un pont-levis. Derrière, grise, ramassée sur elle-même comme une sale bête, la Bastille et ses tours empanachées de fumées, car la garnison tire sur la foule et le faubourg... Voilà. Qu'importe que le gouverneur ait de lui-même fait abaisser le pont-levis [- gouverneur qui a en fin de compte la tête tranchée au pied de la Bastille, après qu'on lui eut promis la vie sauve -], et que la garnison n'ait livrée qu'un semblant de résistance ! D'autres fois, c'est l'instant d'après qu'on représente : le malheureux qu'on extrait de son cachot. Que l'on fête... On a beau savoir qu'il n'y avait là qu'un violeur, qu'un assassin d'enfants, [...] qu'on porte en triomphe, l'image demeure."
Le marquis de Launay, Gouverneur de la Bastille, décapité le 14 juillet 1789 en la place de Grève, à Paris, pour avoir fait tirer sur le peuple après avoir arboré le drapeau blanc, Bibliothèque nationale de France à Paris, n° d'inventaire : QB-1 (1789-07-14)-FOLM98655.

Source : Préface d'Olivier Boura dans Simon-Henri-Nicolas Linguet, Mémoires sur la Bastille, éd. arléa, Paris, 2006, p.52.

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