dimanche 12 janvier 2014

L'affaire Malet (1812) : un coup d'Etat qui révèle la fragilité du pouvoir impérial.



Claude-François Malet, nommé général le 19 octobre 1799. Championnet et Masséna le citent honorablement dans plusieurs rapports.

"Après la naissance du roi de Rome, en mars 1811, Napoléon put se croire à l'apogée de sa fortune. La IVe dynastie semblait bien implantée, non seulement en France mais en Espagne et à Naples où elle avait également supplanté les Bourbons.
Le dictateur du salut public put croire alors qu'il s'était transformé en fondateur de dynastie. Il n'en était rien. L'affaire Malet vint rappeler la fragilité du pouvoir impérial. Le 23 octobre 1812, à 4 heures du matin, le général Malet, escorté d'un aide de camp et d'un commissaire de police, se présente au corps de garde de la caserne Popincourt. Il annonce au commandant Soulier la mort de l'Empereur devant Moscou et la formation d'un gouvernement provisoire. Aucune réticence. Le ministre de la police, Savary, qui a remplacé Fouché, et le préfet de police sont arrêtés sans résistances. Frochot, préfet de la Seine, met sans états d'âme un salon de l'Hôtel de Ville à la disposition du nouveau gouvernement. Mais à l'état-major de la Ire division militaire, place Vendôme, on s'étonne et l'imposture se révèle. Malet est arrêté, jugé à la hâte et fusillé le 29 octobre.
La nouvelle ne parvint à Napoléon que le 6 novembre. D'après les mémoires de Rapp, "il n'en pouvait pas revenir. La surprise et l'étonnement étaient sur toutes les figures". Le plus grave n'apparaît pas immédiatement, c'est que, Napoléon mort, personne n'a pensé au roi de Rome. Le réflexe dynastique n'a pas joué. Non seulement les conspirateurs ne l'ont pas pris en compte, mais les fonctionnaires n'ont pas songé un instant au fils de Napoléon. Celui-ci est toujours un dictateur de salut public et non le fondateur de la dynastie des Bonaparte. Le réveil est brutal."

Source : Jean Tulard (sous la direction de), La contre-révolution, origines, Histoire, postérité, éd. Perrin, Paris, 1990, p.355-356. 

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