dimanche 12 janvier 2014

Une des nombreuses causes de la Révolution française, selon Chateaubriand (1768-1848).

Vicomte René-François de Chateaubriand (1768-1848), d'après Auguste Lemoine, par Joseph Lemercier (1803-1887), lithographe et imprimeur (n° d'inventaire : invgravures5556 ; H. 39,8 cm ; L. 28,7 cm. Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon).

"Cette jalousie de la bourgeoisie contre la noblesse, qui a éclaté avec tant de violence au moment de la Révolution, ne venait pas de l'inégalité des emplois ; elle venait de l'inégalité de la considération. Il n'y avait si mince hobereau qui n'eût le privilège d'insulte ou de mépris envers le bourgeois, jusqu'à ce point de lui refuser de croiser l'épée : ce nom de gentilhomme dominait tout. Il était impossible qu'à mesure que les lumières descendaient dans les classes moyennes, on ne se révoltât pas contre les prétentions d'une supériorité devenue sans droits. Ce ne sont point les nobles que l'on a persécutés dans le Révolution ; ce ne sont point leurs immunités d'eux-mêmes abandonnées, que l'on a voulu détruire en eux : c'est une opinion que l'on a immolée dans leur personne ; opinion contre laquelle la France entière se soulèverait encore, si l'on essayait de la faire renaître."

Source : François-René de Chateaubriand, Études historiques, Œuvres complètes, t. V bis, cité dans Jean Tulard (sous la direction de), La contre-révolution, origines, Histoire, postérité, éd. Perrin, Paris, 1990, p.346.

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