samedi 12 janvier 2013

La révolution de 1830 : une surprise profonde pour Mgr le Prince de Joinville (1818-1900).

Portrait du prince de Joinville par Van Gauberghe, musée franco-américain du château de Blérancourt (Hauteur : 0,260 m ; Longueur : 0,180 m. Fonds Estampes, n° d'inventaire : CFAa579).

"C'est pendant mes années de collège qu'éclata la révolution de 1830. J'avais douze ; j'étais par conséquent beaucoup trop jeune pour en apprécier le caractère politique et social. Je me souviens seulement qu'elle me causa une surprise profonde. N'ayant jamais assisté à aucun désordre, je n'imaginais pas ce que pouvait être une révolution. J'avais toujours vu le Roi [Charles X] et la famille royale l'objet d'un respect qui ne s'est, du reste, jamais démenti, et j'avais à cent lieues de penser qu'on pût les chasser. Mais il est certain que les commencements de l'année 1830 ne ressemblaient pas aux années précédentes et qu'il paraissait y avoir quelque chose dans l'air. Au collège, même parmi les petits, on répétait beaucoup de propos singuliers ; nos précepteurs, affiliés à la presse, étaient, comme on disait alors, dans le mouvement et ne cessaient de parler politique. Où n'en parlait-on pas ? C'était une maladie. On se rappelle le mot de M. de Salvandy, lors de la fête que mon père donna au mois de mai au Palais-Royal, en l'honneur du roi de Naples, mon oncle et parrain [François 1er des Deux-Siciles, frère de Marie-Amélie épouse de Louis-Philippe d'Orléans] : "Une fête toute napolitaine, Monseigneur, car nous dansons sur un volcan.""

Source : Vieux souvenirs de Mgr le Prince de Joinville 1818-1848, éd. Mercure de France, le Temps retrouvé, 1970, p.40.

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