jeudi 24 janvier 2013

Le retour des cendres de Napoléon décidé et confié au prince de Joinville, en 1840.

Le Retour des Cendres. Arrivée du corps de Napoléon Ier aux Invalides. Au centre, le Roi Louis-Philippe et son fils le prince de Joinville. Sculpture en marbre blanc de François Jouffroy (1806-1882) réalisée en 1851, Paris, hôtel des Invalides (Hauteur : 2,300 m ; Longueur : 3,200 m).

"En proie à une forte fièvre [due à une violente rougeole], je vis un jour apparaître mon père [le Roi Louis-Philippe], suivi de M. de Rémusat, alors ministre de l'Intérieur, visite insolite qui me remplit d'étonnement ; ma surprise augmenta encore quand mon père me dit : "Joinville, tu vas partir pour Sainte-Hélène, et en rapporter le cercueil de Napoléon." Si je n'avait été au lit, je serais tombé de mon haut et au premier moment je ne fus nullement flatté de la comparaison que je fis entre la campagne de guerre entreprise par mes frères en Algérie et le métier de croque-mort que l'on m'envoyait exercer dans l'autre hémisphère.


Retour des cendres de l'empereur Napoléon Ier en 1840. Le transbordement du cercueil de "la Belle Poule" sur le vapeur "Normandie" en rade de Cherbourg le 8 décembre 1840. Huile sur toile, de 1841, de l'artiste Antoine Léon Morel-Fatio (1810-1871) Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon (Hauteur : 1,310 m ; Longueur : 1,950 m. N° d'inventaire : MV6997).

Mais j'étais un soldat et je n'avais pas à discuter un ordre. La question se présentait d'ailleurs sous deux feux faces : au-dessus de Napoléon, ennemi de ma race, assassin du duc d'Enghien, qui en tombant avait légué à la France ruinée, démembrée, ce redoutable jeu de hasard où les foules naïves sont si souvent dupes du croupier politique, le suffrage universel, il y avait l'homme de guerre incomparable, dont le génie avait jeté, même dans la défaite, un éclat immortel sur nos armées.
En allant chercher ses cendres à l'étranger, c'était comme le drapeau de la France vaincue nous relevions, du moins nous l'espérions, et à ce point de vue je me réconciliai avec ma mission."

Source: Vieux souvenirs de Mgr le Prince de Joinville 1818-1848, éd. Mercure de France, Le Temps retrouvé, 1970, p.146.

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